Bien vivre sa retraite

Bien vivre sa retraite

« Retraite active, retraite utile, retraite plaisir »

 

L’arrêt ou la perspective de l’arrêt du travail renvoie toute personne à elle-même. Alors que sa valeur a été principalement définie par le monde du travail, que lui reste t-il au moment où elle se retire.

De plus le changement dans la vie quotidienne est d’autant plus mal vécu qu’il s’inscrit à un moment où la personne est encore active, utile, forte de valeurs à partager et à incarner.

L’enjeu consiste à apprendre à se connaître, à cultiver d’autres valeurs que celles associées au monde du travail, à découvrir d’autres mondes que celui du travail, à se repositionner. Le départ à la retraite est souvent vécu de manière euphorique mais très souvent s’ensuit une phase de désorientation, de désœuvrement. Le retraité se retire, se repose, vaque. Mais, quand il est reposé, qu’il a retrouvé son énergie, la question se pose de savoir où il veut l’investir.

Car le retraité aujourd’hui a sa vie devant lui.   Mais pour ces 30 ans de liberté qui s’annoncent, nous n’avons que peu de modèles d’identification entre l’ancien salarié et le futur vieux sage ou « Ancien », tel qu’on le nomme dans certaines cultures qui donnent encore leur place à la sagesse  et aux savoirs des anciens.

Nous sommes donc en pleine construction identitaire de ce nouveau retraité, « senior, » qui doit accepter de changer de rythme, qui devient maître de son temps, qui prend sa retraite de salarié, mais pas d’acteur et de travailleur, qui s’oriente vers une vie à dimensions multiples, vie « composite » où les valeurs temps libre, partage et plaisir prennent le dessus. 

 

1-    Ce que l’on quitte en partant à la retraite

 

-       La reconnaissance par l’argent

-       La reconnaissance sociale : appartenance à un groupe social et fierté d’exercer un métier

-       Le sentiment d’être utile et responsable

-       La possibilité d’apprendre et de se remettre en cause par la formation permanente et les expériences de travail

-       L’obligation d’aller vers l’extérieur

-       L’accès à des lieux diversifiés

-       Les contacts : La psychologie actuelle nous explique que nous avons fondamentalement besoin d’être stimulés, de recevoir des marques d’attention personnalisées, positives ou négatives. Nous supportons mal l’indifférence, la mise à l’écart, l’exclusion.

 

2-    La traversée de crise ou de deuil

Le deuil de tout ce qu’a amené le travail est nécessaire : renoncer à ce qui a été. Chaque âge nous confronte à des épreuves et chaque renoncement nécessite un travail de deuil pour un meilleur ajustement. Tout ce qui se passe dans ce temps de crise est important.

-       Le départ : le rituel du pot avec remise de cadeau, le choc, le laisser-aller, la fuite dans une hyper-activité jusqu’à générer une fatigue importante, la fuite de soi ;

-       La désorientation : Le contexte dans lequel le retraité évolue est différent ; il est en marge de la société. A ce stade, la déprime, la dépression peut le guetter. Elle ne doit toutefois pas s’installer. Les signes auxquels il est urgent de faire attention sont la fatigue, le manque d’énergie, la diminution de l’énergie, les troubles du sommeil, de la mémoire, les problèmes de poids.  

-       La restructuration : « Alors était alors, maintenant est maintenant. Et maintenant, il y a juste le temps pour la liberté.» Taïsha Abelard . On entre ici dans la prise de conscience du libre arbitre et le libre arbitre est angoissant. Comment, devant tant de possibles, orienter ses choix ? C’est le temps de faire le point, le bilan : sur son environnement (enfants, amis, solitude, vie de couple), sur ses actions, sur ses capacités, sur ses croyances, sur le rôle que l’on veut jouer dans la vie.    Quand le temps et l’espace ont été redéfinis, vient le moment de faire des projets.

 

3-    Le libre-arbitre : pour quoi faire ?  

- Se raconter ;

- Reconnaître et vivre ses émotions de façon appropriée ;

- Occuper une place en société ;

- Renforcer son estime de soi hors cadre du travail ;

- Rester ou redevenir positif ;

- Retrouver ou continuer à exercer son pouvoir de décision ;

- Rester maître de sa vie ;

- S’adapter au changement et donc traverser le temps de la crise ;

- Rester utile aux autres ;

- Rester désirant ;

- Trouver son rythme

- Trouver un sens à ses engagements.

 

Quelle vie est-ce que j'imagine pour ma retraite ? Quelle retraite je souhaite vivre ? Quel sens lui donner ? Comment transformer mes difficultés en ressources et énergie ? Comment concrètement investir cette longue période d’ « inactivité » qui s’annonce ? Comment sortir de la crise ? Comment faire le pas-sage ?